7 mars 2010
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Comme le nom l’indique, la Toussaint est la fête de « tous les saints ». Ceux du calendrier catholique dont chacun est bien content de profiter des jours fériés, sans plus savoir ce qu’ils signifient. Célébrée le 1er novembre, veille de la fête des morts, elle donne l’occasion à moult familles dispersées de se retrouver autour des tombes des aïeux, après un passage chez le fleuriste afin d’y acquérir le rituel chrysanthème. Inutile de signifier « fleur d’or » en grec : quand on a le malheur de bourgeonner en plein automne, rien à faire : on restera le pompon des cimetières, aucune chance d’acquérir le moindre vernis de glamour.
Car exactement comme les plantes vertes qui ont besoin du soleil pour leur petite entreprise de photosynthèse, les humains qui habitent loin de l’équateur rythment leur vie et leur humeur sur les saisons.
Et comme presque toutes les fêtes religieuses, la Toussaint fut d’abord une fête de la lumière, ou plutôt du déclin de la lumière : à l’entrée du mois le plus sombre de l’année qui n’est pas encore éclairé par les guirlandes de Noël et qui voit les jours rétrécir comme peau de chagrin, quoi de plus normal que de penser aux ombres funèbres ?
Quant à Halloween, déformation de « All Holy Evening », c’est-à-dire, sans grand mystère, le « soir de tous les saints », la veille de la Toussaint, on est bien content que la vague d’horreurs orange et noires dont débordèrent les magasins pendant une petite décennie se calme et que la greffe de citrouilles anglo-saxonnes ne prenne pas : le folklore est charmant quand il vient d’ancestrales traditions, un peu moins quand seul l’inspire le besoin de vider les porte-monnaie et de remplir les bazars de goût douteux.
Une tradition autrement plus symbolique se perd pourtant : allumer des bougies dans les cimetières le soir de la Toussaint. Avis aux amateurs de gothique soft.
Publié dans l'Hebdo du Vendredi le 30 octobre 2009