28 février 2010
7
28
/02
/février
/2010
01:33
Mardi 12 Mai à Bétheny, le pianiste Jean-Marc Luisada et le quintette à cordes « La Chambre d’Amis » se réuniront dans un « Concert de poche » pour interpréter des œuvres de Chopin, Schubert et Puccini.
Comme leur nom l’indique, « les Concerts de poche » désignent des concerts de musique de chambre organisés partout en France à un prix très accessible, dans de petites salles, afin de préserver un contact chaleureux avec le public. Les musiciens invités mènent tous une brillante carrière internationale, mais ils ont aussi en commun la volonté de ne pas interpréter les œuvres du haut d’un piédestal figé. Non contents d’offrir en pâture, d’un geste auguste et solennel, les joyaux du répertoire, ils les présentent avec délicatesse dans un écrin d’explications à la fois érudites et fantaisistes. De plus, ils assurent un service après-concert afin de désaltérer la soif de connaissance des spectateurs en même temps que leur gosier. Se réunir dans un concert de poche, ça crée des liens, forcément : surtout si la beauté des œuvres submerge vos écoutilles au point que l’émotion esthétique déborde dans un mouchoir du même nom.
Or il se pourrait que le vôtre ne reste pas sec au vu du programme d’un romantisme incandescent de ce mardi : en effet, le Concerto en fa mineur de Chopin fut composé en souvenir du grand amour qu’il voua à la jeune cantatrice Konstancja Gladkowska, avant de s’éprendre plus tard, rappelons-le, de George Sand. Quant aux vibrations de Schubert et aux rythmes jubilatoires de Puccini, il faudrait être « botté de marbre, ganté de plomb » comme le Cyrano agonisant de Rostand pour les entendre sans avoir la chair de poule.
Au piano, Jean-Marc Luisada est connu pour être un enchanteur, et il sera difficile de résister au charme du quintette à cordes « La Chambre d’Amis ». Comme on peut s’en douter, cette formation de musique de chambre réunit des amis qui partagent le plaisir de jouer avec les mots autant qu’avec les cordes de leurs instruments, ainsi qu’une vision éclectique de la pratique de leur art et une curiosité intellectuelle qui rend leur conversation particulièrement savoureuse. « Afin d’éviter le syndrome du huis clos souvent étouffant sur la durée d’un quatuor figé, nous avons préféré la structure à géométrie variable d’un trio auquel s’ajoutent régulièrement des musiciens privilégiés » précise Paul Radais, l’altiste et co-fondateur de la formation.
Une idée simple (comme toute idée de génie) à laquelle il fallait penser.
Publié dans l'Union sous nom marital le 9 mai 2009