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22 février 2010 1 22 /02 /février /2010 09:41

La Société des amis du vieux Reims : une association de salut public par le sauvetage du patrimoine.
 

 C’est cette année, sous la présidence d’Alain Cottez, que la Société des Amis du Vieux Reims fête son centième anniversaire en organisant au Musée Le Vergeur (qui en est aussi le siège) deux expositions : la première, qui s’ouvre aujourd’hui et durera jusque début mai, retrace l’histoire de l’association depuis sa fondation en 1909 jusqu’en 1935.

Cette discrète société, qui ne se fait guère remarquer par une communication pour le moins peu tapageuse, œuvre pourtant avec une efficacité certaine depuis un siècle maintenant pour la sauvegarde du patrimoine rémois. La vénérable devise latine dont la dota son fondateur, Hugues Krafft : « Urbium sacra senectus » ("La vieillesse des villes est chose sacrée") résume avec une solennité savoureusement surannée l’esprit de l’entreprise.

Mais la conservation du patrimoine n’est pas synonyme, très loin de là, d’immobilisme. Car il faut au contraire déployer beaucoup d’énergie pour résister aux flots du temps qui passe : sans même parler des destructions apocalyptiques qui réduisirent Reims à un champ de ruines, la seule évolution de l’urbanisme suffit à enfouir les vestiges du passé. Ainsi l’association ne se contente-t-elle pas de mener des études précises sur le patrimoine architectural de la ville : elle effectue aussi un véritable travail de conservation et de sensibilisation du public, puisque dès l’origine, elle organise visites et conférences.

Et c’est par un salutaire hasard que la Société vit le jour quelques années avant les destructions de la Première Guerre Mondiale. Au début du siècle dernier, l’architecte Ernest Kalas eut en effet l’idée de cet organisme, que les moyens financiers d’Hugues Krafft permirent de concrétiser. Et l’une des premières initiatives de la jeune Société fut de confier au peintre Eugène Auger la vaste tâche d’immortaliser en des centaines d’aquarelles les splendeurs architecturales de la cité qui allait se trouver quelques années plus tard sur la ligne de front.  Elles firent l’objet d’une exposition qui se termina le 18 janvier dernier. Sans elles, ce sont des dizaines de chefs d’œuvres architecturaux dont l’image et le souvenir auraient été anéantis avec leur modèle dans les décombres des bombardements. En outre, dans les années de l’immédiat après-guerre, les membres de la Société usent efficacement de leur réseau de relations pour participer aux commissions qui ont présidé à la reconstruction du pays : Commission au Plan pour la Reconstruction, Commission des Monuments Historiques,…

Plus concrètement, c’est à la SAVR que l’on doit la préservation et l’actuel emplacement de la Porte de Paris.

Mais c’est au Musée Le Vergeur que l’on pourra découvrir ce que la mémoire des pierres rémoises doit à cette association.

 

Publié dans l’Union sous nom marital le 4 février 2009

 

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Anne Paulerville

  • : La danse du sens
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Il paraît que le sens peut danser sur les mots


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Ces textes furent rédigés pour une presse dite populaire : la prise en compte du lectorat limite donc l'usage des références culturelles et des figures stylistiques.



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