28 février 2010
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Portrait de libraire (4)
Comme beaucoup de librairies anciennes, celle que les Rémois appellent toujours « Guerlin » fut d’abord à la fin du XIXème siècle une imprimerie, puis une papeterie, avant de devenir la boutique que l’on connaît aujourd’hui place d’Erlon. Après un bref épisode au sein de Privat, elle intègre en 2005 l’enseigne Chapitre, du groupe Bertelsmann. « Même si cette affiliation à une chaîne commerciale induit des actions communes (promotions en papeterie, achats groupés via les envois d’office des éditeurs notamment), chaque librairie demeure libre d’effectuer des choix. » précise la nouvelle directrice qui règne sur la librairie depuis cette année, Christine Risovics, secondée par Jackie Weiss.
« Ce n’est pas tant la crise dont pâtissent nos ventes, mais surtout les ventes de livres sur internet : actuellement, elles ne constituent que 5% des volumes, mais leur croissance est exponentielle alors que celle des ventes en librairie stagne. Aujourd’hui, acheter un livre en librairie, ou même le commander, devient presque un acte militant pour préserver le commerce de proximité. »
… Et la possibilité pour les libraires de créer des succès hors des grosses machineries médiatiques et éditoriales, au gré des choix de ces passeurs de papiers que sont les responsables de rayons, aiguilleurs de pages pour les clients désorientés face à la masse de l’offre. Mais la marge de manœuvre des libraires demeure réduite, puisque la règle des 20-80% s’applique aussi aux livres : 80% des ventes sont assurées par 20% des auteurs seulement. Des best-sellers qui ne laissent pas toujours aux œuvres plus travaillées littérairement la visibilité nécessaire pour exister.
Publié dans l'Union sous nom marital en juillet 2009