7 mars 2010
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Glissement de terrain après déforestation
L’éco-logie, c’est la connaissance (-logie) de son habitat (oïkos, « maison » en grec).
Il serait donc vital que la connaissance du milieu réel prime sur l’ensemble de lois virtuelles qui modélisent abstraitement les échanges humains sous le nom d’éco-nomie (de nomos, la loi). Car notre maison, c’est la Terre.
Grande nouvelle ! La Terre est ronde, et il n’y en a qu’une ! Nos concitoyens viennent de s’en rendre compte, en accordant un score historique de plus de 16% à des écologistes enfin crédibles. Ronde, donc par définition non infinie, non inépuisable, où tout se tient : l’atmosphère est sans frontières. Nous sommes tous concernés par le réchauffement climatique, les dérèglements divers de la biodiversité et de l’écosystème. Les enjeux ne relèvent pas d’un folklore exotique. Ici aussi, on pâtit de la déforestation sauvage pratiquée sous d’autres latitudes : moins d’arbres, c’est moins d’oxygène, pour tous.
Cela fait plus de vingt ans qu’en Allemagne, il n’y a plus de sacs en plastique dans les magasins, et que le recyclage est scrupuleusement pratiqué. Mais voici qu’en France, l’écologie entre enfin en politique. Essai à transformer.
Car c’est en cela que la crise pourrait être salutaire : si l’on voulait bien prendre conscience qu’il est inutile de repeindre des murs en train de s’écrouler, et qu’il est au contraire urgent de refonder une nouvelle société, hors des recettes traditionnelles de l’économie classique qui s’effondre. Encore faudrait-il que les acteurs de la gangrène financière, qui nous ont menés au chaos, renoncent à leur credo mortifère, comprennent que la spéculation est le parasite de l’économie, et qu’elle finit par tuer l’organisme dont elle se nourrit : « Qu'importe si je vide la Terre, puisque je remplis mon portefeuille ? De simples vases communicants. Rien ne se perd ! De quoi se plaint-on ? »
Publié dans l'Hebdo du Vendredi le 12 juin 2009