7 mars 2010
7
07
/03
/mars
/2010
13:50
Le 28 juin 1635, sous le règne de Louis XIII, les premiers colons français de la Compagnie des Iles de l’Amérique occupent la Guadeloupe.
Découverte en 1493 par Christophe Colomb, l’île s’appelait alors Karukera, « l’île aux belles eaux ». Peuplée jusqu’au IXème siècle par les Arawaks, civilisation pacifique à qui l’on doit, paraît-il, la merveilleuse invention du hamac (rien que pour cela, qu’ils en soient remerciés), elle fut ensuite conquise par les Indiens Caraïbes ou Kalinas, nettement plus belliqueux, dont le nom a donné « cannibale » en passant par l’espagnol.
Au début du XVIIème siècle, ils commencent à s’impatienter de voir ces marins s’installer sur leur territoire, et le font savoir par quelques massacres énergiques : et comme il n’y a pas d’or, l’île n’intéresse que peu les conquistadors espagnols. Ils la laissent volontiers aux mains de leurs rivaux anglais et français qui s’allient contre les Indiens, leur ennemi commun. En 1641, il ne reste plus aucun autochtone en Guadeloupe.
Commence alors le peuplement actuel, constitué majoritairement par les descendants des colons, souvent paysans pauvres de l’Ouest de la France, et ceux des esclaves débarqués par le commerce triangulaire qui se développa pendant des siècles entre l’Europe, l’Afrique et les Antilles.
On y cultive d’abord le tabac qui acidifie les sols et les rend impropres à toute autre culture vivrière, contribuant ainsi à affamer les populations locales des pays les plus pauvres aujourd’hui encore : véritable poison pour la terre avant de l’être pour les poumons. Un argument humaniste et écologique de plus pour ceux qui voudraient arrêter de fumer.
Publié dans l'Hebdo du Vendredi le 26 juin 2009