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7 mars 2010 7 07 /03 /mars /2010 14:53
2009-TombeLauzeCevenole.jpg


Comme le nom l’indique, la Toussaint est la fête de « tous les saints ». Ceux du calendrier catholique dont chacun est bien content de profiter des jours fériés, sans plus savoir ce qu’ils signifient. Célébrée le 1er novembre, veille de la fête des morts, elle donne l’occasion à moult familles dispersées de se retrouver autour des tombes des aïeux, après un passage chez le fleuriste afin d’y acquérir le rituel chrysanthème. Inutile de signifier « fleur d’or » en grec : quand on a le malheur de bourgeonner en plein automne, rien à faire : on restera le pompon des cimetières,  aucune chance d’acquérir le moindre vernis de glamour.
Car exactement comme les plantes vertes qui ont besoin du soleil pour leur petite entreprise de photosynthèse, les humains qui habitent loin de l’équateur rythment leur vie et leur humeur sur les saisons.
Et comme presque toutes les fêtes religieuses, la Toussaint fut d’abord une fête de la lumière, ou plutôt du déclin de la lumière : à l’entrée du mois le plus sombre de l’année qui n’est pas encore éclairé par les guirlandes de Noël et qui voit les jours rétrécir comme peau de chagrin, quoi de plus normal que de penser aux ombres funèbres ? 
Quant à Halloween, déformation de « All Holy Evening », c’est-à-dire, sans grand mystère, le « soir de tous les saints », la veille de la Toussaint, on est bien content que la vague d’horreurs orange et noires dont débordèrent les magasins pendant une petite décennie se calme et que la greffe de citrouilles anglo-saxonnes ne prenne pas : le folklore est charmant quand il vient d’ancestrales traditions, un peu moins quand seul l’inspire le besoin de vider les porte-monnaie et de remplir les bazars de goût douteux.
Une tradition autrement plus symbolique se perd pourtant : allumer des bougies dans les cimetières le soir de la Toussaint. Avis aux amateurs de gothique soft.


Publié dans l'Hebdo du Vendredi le 30 octobre 2009
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7 mars 2010 7 07 /03 /mars /2010 14:48
http://www.polemus.com/participant_data/3/9/1/com_fr_1168391.jpg
Le « népotisme », on en parle beaucoup en ce moment à propos du fils Sarkozy : ça consiste à placer ses potes à des postes où ils ne seront que des potiches. Des emplois postiches en somme. Mais des salaires bien réels et garnis, eux. 
Plus sérieusement, népotisme vient de nepos, nepotis qui signifie « neveu » ou « petit-fils » en latin (les Romains n’étaient pas beaucoup plus rigoureux en généalogie qu’en mathématiques), et s'est particulièrement développé à la fin du Moyen Age et à la Renaissance, au Vatican et à Rome, où les papes et cardinaux confiaient à leurs "neveux" (en réalité souvent leurs fils naturels, car à cette joyeuse époque, on cachait à peine ses maîtresses) des charges stratégiques et grassement rémunérées dans l'Eglise ou les principautés italiennes.
Le népotisme, au sens large, désigne donc la tendance, pour les puissants (en l'occurrence notre président), à placer les membres de leur famille et leurs petits protégés à des postes où ils ne devraient pas être, parce qu’ils n’ont pas les compétences pour les assumer.
Or la société républicaine est fondée toute entière sur le mérite : il faut faire ses preuves.
Qu’évoque alors ce privilège de naissance ? Les républiques bananières corrompues jusqu’à la moelle où nul ne semble avoir intégré l’idée d’un Etat universel qui transcende les intérêts d’un clan. Et l’Ancien Régime.
N’a-t-il jamais lu Le Mariage de Figaro, publié par Beaumarchais 11 ans avant la prise de la Bastille ? 
« Qu’avez-vous fait pour tant de biens ? Vous vous êtes donné la peine de naître, et rien de plus. » 

Et puis, que fait-il, à 23 ans, en 2ème année de droit ? Il a beaucoup redoublé, non ? A moins qu’il n’ait dû travailler de nuit au fast-food pour payer ses études. Ah, la précarité, vous savez…

Publié dans l'Hebdo du Vendredi le 23 octobre 2009
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7 mars 2010 7 07 /03 /mars /2010 14:40
http://www.sport.public.lu/pictures/photos/infrastructure-ins/salle_de_classe_1.JPG



« Tout travail mérite salaire. » C’est incroyable ce qu’on peut faire dire de bêtises au plus sage des adages. Certes, il ne s’agit pas, pour lutter contre l’absentéisme dans quelques lycées professionnels, de payer les élèves mais de rémunérer leur classe. Mais tout de même ! Reprenons nos esprits ! 
Ce qu’on paye, ce n’est pas le travail, mais le produit du travail. Or que produisent les élèves ? Rien encore : ils s’exercent, ils se forment. « Schola », école en latin, c’est le loisir consacré à l’étude. C’est le privilège de l’homme libre, refusé à l’esclave. C’est le contraire du travail aliénateur. 
Pourquoi pas se faire payer par le patron du club de fitness qu’on fréquente pour y faire travailler ses muscles ?
Et vous imaginez un peu le dialogue entre une future maman et la sage-femme :
«- Allez, poussez, Madame !
– Ah non ! Nous sommes bien en salle de travail, ici ?
Alors je refuse de donner la vie si on ne me paye pas. »
Or c’est bien ce qui se passe. Les collèges et lycées sont pleins de cerveaux qui refusent d’accoucher de leur intelligence, parce qu’ils n’ont pas compris que c’est un service qu’on leur rend de les aider à quitter leur ignorance. Or l’éducation (gratuite et obligatoire) est un service public au même titre que la santé. Devra-t-on payer les malades pour qu’ils consentent à guérir ? Payer les élèves pour qu’ils acceptent de s’instruire est exactement aussi aberrant. Et ne pas en avoir conscience est un bon indicateur du degré d’égarement auquel sont arrivés bien des adultes, aussi paumés que les jeunes, sans plus de repères moraux ni intellectuels. 
Car il n’est pas rare que des élèves rétorquent à leurs professeurs : « Ben non, je ne ferai pas mes devoirs, parce que je ne suis pas payé. » Comment démontrer avec une plus triste clarté combien l’idée même de respect pour le savoir est dévastée ? 

Publié dans l'Hebdo du Vendredi le 16 octobre 2009
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7 mars 2010 7 07 /03 /mars /2010 14:33
http://img.ozap.com/01027266-photo-l-allee-du-roi.jpg

Dominique Blanc et Didier Sandre. 
Photo extraite du film envoûtant de Nina Companeez, 
tiré de la biographie romancée de Françoise Chandernagor, 
L'Allée du Roi





Il n’y eut pas que sur les champs de bataille que le Roi Soleil multiplia les conquêtes. Le pouvoir ouvre décidément bien des portes, celles des boudoirs comme les autres.
Durant les 72 ans de son règne, depuis un premier amour contrarié et un mariage forcé avec sa royale cousine espagnole (oui, même les rois peuvent être sentimentaux), les favorites se succèdent. 
Mais la dernière sut le garder : quatorze ans après l’avoir rencontrée, le roi Soleil, à peine veuf, épousa en secret Madame de Maintenon, le 9 octobre 1683. Ou comment on peut naître sur la paille d’une prison, et finir accoudée au trône du plus illustre roi de France.
Accoudée seulement, car le mariage, bien que connu de toute la cour, resta secret pour le peuple : Madame de Maintenon ne fut pas reine, mais épouse morganatique.
Petite fille du poète Agrippa d’Aubigné, elle naquit d’un père qui goûta du cachot pour dettes et de plus sombres affaires. Bientôt orpheline et sans un sou, la jeune Françoise fut placée chez une rude parente, puis au couvent.
A seize ans, elle rencontra le poète satirique Scarron, difforme et de 26 ans son aîné, qui lui donna le choix : l’épouser, ou lui offrir sa dot pour entrer dans les ordres. Elle préféra le vieux mari infirme au cloître, et bientôt veuve, devint la gouvernante des enfants que le roi eut avec la Montespan. Sa culture et sa douceur attirèrent l’attention du monarque. 
En souvenir de sa jeunesse précaire, elle fonda le pensionnat de Saint-Cyr pour les jeunes filles nobles mais pauvres. Sous son influence, les dernières années de Louis XIV devinrent plus austères, ce qui ne la fit guère aimer de bien des courtisans qui préféraient les fastes étincelants des débuts.

 
Publié dans l'Hebdo du Vendredi le 9 octobre 2009
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7 mars 2010 7 07 /03 /mars /2010 14:26
http://elversodeluniverso.files.wordpress.com/2009/11/jean_baudrillard_13.jpg


Durant tout le mois d’octobre, Reims est la première ville en France à rendre hommage à l’un des plus grands penseurs de notre temps, Jean Baudrillard.

Quel dommage que les médias de l’hexagone s’obstinent encore à prendre de mondains causeurs à chemise blanche et brushing bouffant pour des philosophes, et nous empêchent par là même de mieux comprendre notre époque grâce à l’intelligence des véritables grands esprits.  

Né à Reims en 1929, disparu en 2007, Jean Baudrillard, fils de paysans ardennais, a construit une analyse aiguë et prodigieusement pertinente du monde contemporain qui lui a valu la reconnaissance des plus grandes institutions et personnalités intellectuelles internationales. Bien qu’enseignant à l’université de Nanterre et chercheur au CNRS, l’écrivain, également sociologue et photographe, demeure relativement méconnu en France, alors qu’il est considéré comme un penseur majeur dans le monde entier. Invité, étudié en Italie, aux Etats-Unis et dans de nombreux pays, il est parfois qualifié de « philosophe destroy », de « serial killer conceptuel », tant il excelle dans l’art de dégonfler les baudruches du prêt-à-penser. 
Il a su, dans son œuvre aussi féconde et diverse que visionnaire, refuser l’obscur jargon universitaire, et faire preuve d’un style limpide et percutant, parfois même polémique, ce qui lui a permis de toucher un large public.
A tel point que les frères Wachowski, pour réaliser le film culte Matrix, se sont inspirés de son ouvrage Simulacres et simulation qui analyse les mécanismes de la manipulation. "Ils lui ont même demandé (en vain) d’écrire le scénario de la trilogie", confie son épouse.

Sa ville natale propose une série de conférences, rencontres, concerts, expositions en divers lieux : bibliothèque Carnégie, Villa Douce, Ancien Collège des Jésuites, B.U. Robert de Sorbon, RMS
Avec pour point d’orgue les rencontres organisées à Reims Management School par Olivier Penot-Lacassagne, mercredi 21 octobre, sur le thème : « Métamorphoses de l’économie : le réel, le virtuel, le viral. ». Colloque qui réunira des penseurs d’envergure internationale comme Eric Fimel, Marc Guillaume, Bernard Ramantsoa, …
Le reste du programme est développé dans une brochure richement documentée disponible notamment dans les médiathèques de la ville.


Publié dans l'Hebdo du Vendredi le 9 octobre 2009
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7 mars 2010 7 07 /03 /mars /2010 14:23
 http://maisondemarie.free.fr/wordpress/2008-05-25T171517Z_01_CDA03_RTRIDSP_2_COLOMBIA-EARTHQUAKE_articleimage.jpg 

C’est fou ce que c’est télégénique, une catastrophe naturelle. Ca soulève autant de torrents d’émotion chez les spectateurs que de torrents de boue et de misères charriés dans le sillage de la nature en colère.
Pendant des mois, rappelez-vous, le tsunami fut cuisiné à toutes les sauces : on pouvait avoir une crise de foie à Noël suite à un tsunami de chocolat. On pouvait crouler sous un tsunami de cadeaux. Et face à ceux qui avaient tout perdu, l’abondance occidentale s’emparait de l’image pour la vider de son sens terrifiant. 
Les catastrophes naturelles, c’est spectaculaire, c’est inédit. Sans spectacle, pas d’info.
Et surtout, détail fort pratique pour les grands groupes médiatiques confortablement installés sur le système économique actuel, cela ne remet rien en cause des aberrants déséquilibres sociaux et internationaux.
Les catastrophes naturelles n’empêchent personne de tourner en rond tout autour de la planète pour accroître son profit à tout prix.
A peine a-t-on parfois une vague réflexion signalant l’impact de l’activité humaine sur le climat.
Mais parle-t-on autant des catastrophes économiques et de leurs sinistrés ? 
Des millions de gens qui, chaque année, perdent leur emploi ici, meurent de faim ailleurs, victimes des absurdités de notre système financier ?
Non, cette sourde et lente hémorragie n’a rien de spectaculaire. Ou alors seulement durant le bref moment d’une crise aiguë. Passé le pic exceptionnel, plus rien. 
L’écran aime les crises.
Mais il se garde bien d’explorer les rouages du système qui les engendre, d’expliquer, de donner les outils pour comprendre : du sensationnel, mais surtout, pas de véritable analyse. Car un spectateur qui réfléchit trop, c’est pas bon pour l’audimat.


Publié dans l'Hebdo du Vendredi le 2 octobre 2009
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7 mars 2010 7 07 /03 /mars /2010 14:21
http://www.ladepeche.fr/content/photo/biz/2008/01/24/justice_zoom.jpg 


Difficile, ces derniers jours, d’échapper au trouble courant d’informations dont nous aspergent les médias autour de l’affaire Clearstream. Un procès, pensez donc ! Un de ceux dont Hollywood raffole, avec de grosses pointures, de la finance, des réseaux occultes. Un excellent sujet pour un film de prétoire. Rien de tel pour éviter de parler une nouvelle fois des guerres meurtrières qui continuent de faire rage loin des caméras, des questions financières et climatiques sur lesquelles se joue l’avenir de la planète. 
Il est vrai qu’un procès présente l’avantage de servir sur un plateau (de la balance) tous les aspects d’un sujet, décortiqués pour nous par juges et avocats : le journaliste n’a plus qu’à écouter et se servir. Quelle aubaine ! 
Car un procès (en anglas, trial, mise à l’épreuve), c’est avant tout le processus (en anglais, process*) au cours duquel on tente de faire apparaître la vérité. Or la quête du Vrai est, avec l’argent et l’amour, l’un des grands ressorts qui meut l’humanité depuis qu’elle est sortie de ses cavernes. En sciences, cela s’appelle de la recherche, mais le manque de rythme et de glamour de la plupart des scénarios les condamnent aux documentaires de fin de nuit sur Arte. En droit, cela s’appelle une enquête, et plus l’affaire sent mauvais, plus les feux des médias se braquent dessus aux heures de grande écoute.

Car c’est terriblement télégénique, cet apparat désuet de la justice : ces grandes robes, ces effets de manche, ces envolées oratoires. Des acteurs rompus à la rhétorique, une unité de lieu, du velours vert et des tapis rouges,… que demander de plus à l’information spectacle ? Quel beau théâtre ! 

* Les faux amis des traducteurs sont de bon conseil pour éclairer le sens caché des mots.


Publié dans l'Hebdo du Vendredi le 25 septembre 2009
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7 mars 2010 7 07 /03 /mars /2010 14:16

http://www.lhebdoduvendredi.com/IMG/arton299.jpg

Ce samedi après-midi, dans le cadre des Journées du Patrimoine, l’Ancien Collège des Jésuites accueillera une idée fraîche comme un déjeuner sur l’herbe. Le sol de trois pièces sera vêtu de toiles blanches où courront, portées par cinq tableaux vectorisés et projetés, les notes sur mesure de la contrebasse de Gaël Ascal et les mots de cinq textes lus par Philippe Bertin. A chaque fragment littéraire correspond un tableau, à chaque auteur un peintre, à chaque vibration de mots un chatoiement de couleurs. A ce petit jeu des correspondances, le public sera invité à participer : disposant de fiches où figurent les noms des peintres et des écrivains, il devra chercher à constituer les couples d’artistes. Mariage à travers les arts. Accordailles de registres.
Les gagnants du petit quiz se verront offrir un ouvrage illustré par les photographies de Philippe Bertin.
Les deux compères, qui, au printemps dernier, avaient déjà formé un duo lors de l’exposition sur la maladie d’Alzheimer, se retrouvent une nouvelle fois pour faire confluer leurs veines artistiques.

Voguant encore sur les volutes musicales et picturales des écrivains, vous pourrez ensuite passer du tapis blanc aux rayons sombres, puisque le Collège qui accueillera bientôt Sciences Po ouvrira au public, peut-être pour la dernière fois, les portes de sa séculaire bibliothèque : des mètres de rayons au bois luisant poli par les ans, assez imposants pour qu’y soit tournée une scène de La Reine Margot.



Publié dans l’Hebdo du Vendredi le 18 septembre 2009
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7 mars 2010 7 07 /03 /mars /2010 14:13
http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/4/43/Soldat_Marathon_Cortot_Louvre_LP243.jpg 


On connaît Athènes et la Grèce antique pour être le berceau de la philosophie et de la démocratie, de la mythologie et d’une statuaire belle à se damner, de l’épopée et de la tragédie, de l’histoire et des mathématiques, … : de ce qui fonde une très large partie de notre civilisation, de ce qui constitue le socle de notre culture.
Mais les cités grecques, indépendantes et rivales, entraînant d’infatigables armées d’athlètes, ont aussi consacré beaucoup d’énergie à faire la guerre : soit entre elles, soit contre les Perses. Ce sont les guerres médiques racontées par Hérodote, le père des historiens.
Durant quarante années, de -490 à -449, batailles et pillages se succèdent. 
Or, le 12 (ou 13) septembre de l’an – 490, les Athéniens parviennent à repousser l’armée perse de Darius, pourtant beaucoup plus nombreuse, qui les a attaqués dans la baie de Marathon, au Nord d’Athènes. Les 10 000 soldats grecs qui défendent leur cité, organisés et disciplinés, mieux équipés, battent une armée hétéroclite et cosmopolite de 25 à 50 000 mercenaires peu motivés, ne parlant pas la même langue, ne se comprenant pas durant le combat, et ne s’étant pas entraînés ensemble.
La victoire, condition du salut d’Athènes, est si vitale pour la Grèce qu’on envoie un messager porter la nouvelle à la capitale, située à 42 km de là. Le brave soldat s’acquitta de sa tâche avec tant de scrupule qu’après 4 heures de course, il parvint à l’Agora, au pied de l’Acropole, où il eut tout juste le temps d’annoncer la victoire avant de mourir d’épuisement.
Depuis 1896, la distance sert aujourd’hui encore d’étalon à l’épreuve olympique du marathon.


Publié dans l'Hebdo du Vendredi le 11 septembre 2009
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7 mars 2010 7 07 /03 /mars /2010 14:05
http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/a/a2/Marie-Olympe-de-Gouges.jpg 
La Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen inspirée de la philosophie des Lumières est adoptée à la Révolution Française le 26 août 1789. Mais les femmes en sont curieusement absentes. Elles n’existent tout simplement pas en termes de droit. On peut certes comprendre que les révolutionnaires avaient assez à faire avec l’abolition des privilèges de la noblesse et la défense des paysans misérables, et que l’urgence était de fonder les bases d’une nouvelle société. A chaque temps ses priorités. Et puis, on savait bien à l’époque que, les femmes étant connues pour leur bigoterie, leur donner la parole dans le débat public revenait à servir sur un plateau à l’Eglise, alors indissociable du pouvoir royal, de ferventes avocates.
Mais Olympe de Gouges ne l’entend pas de cette oreille, et deux ans plus tard, en septembre 1791, elle rédige, non sans finesse et ironie, calquée sur le texte cité plus haut, une « Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne » qui sera présentée à l’Assemblée Nationale le 28 octobre 1791.
Comme il fallait s’y attendre, les mâles politiques ne tardent pas à faire passer pour hystérique cette voix de la raison un peu plus aiguë que la leur, et le 3 novembre 1793, Olympe est guillotinée, comme tant d’autres, hommes ou femmes, qui ont payé de leur vie le courage de défendre leur liberté.
Aujourd’hui encore, d’autres femmes sont enterrées vivantes sous de sombres linceuls, fouettées si elles ne portent pas la bonne coupe de tissu ou privées de nourriture par leur mari si elles ne le satisfont pas en tout : comme Loubna Al Hussein, journaliste soudanaise dont le procès la voit menacée de coups de fouets pour avoir porté un pantalon sous son voile agréé. 
La lutte contre l’esclavage n’est toujours pas un vain mot. 

Publié dans l'Hebdo du Vendredi le 4 septembre 2009
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Anne Paulerville

  • : La danse du sens
  • : Ce site est un book en ligne où sont archivés la plupart des deux cents articles publiés dans la presse depuis octobre 2008. La consultation par catégories facilite la lecture.
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Il paraît que le sens peut danser sur les mots


Ceci est un book en ligne. Y sont archivés la plupart des deux cents articles publiés dans la presse depuis octobre 2008, toujours au minimum une semaine après leur publication, afin d'y être consultés si besoin est.
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Nota bene
Ces textes furent rédigés pour une presse dite populaire : la prise en compte du lectorat limite donc l'usage des références culturelles et des figures stylistiques.



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